La Colombie est sans aucun doute le pays le moins bien compris et le moins étudié d’Amérique latine. Retraçant 150 ans de conflits politiques, Forrest Hylton étudie les raisons qui ont transformé l’un des pays les plus progressistes du XIXe siècle en une république caractérisée par une guerre civile sans limites et un affrontement d’une violence inouïe entre des mouvements radicaux-populaires et des forces réactionnaires. Du capitalisme du café du XIXe siècle à la narco-industrie des années 1980, l’auteur retrace comment une terreur étatique et para-étatique brutale, amplifiée par des bouleversements économiques, a modifié en profondeur la répartition des richesses et des terres au profit d’une minorité. Il étudie aussi comment l’État colombien, fragilisé par une paix fragmentaire et une souveraineté parcellaire, n’a jamais réussi à endiguer le développement de groupes paramilitaires d’extrême droite et de guérillas d’extrême gauche.