Le présent ouvrage s’intéresse aux films d’exploitation diffusés dans les drive-ins et les grindhouses au cours des années 1950 et 1960 aux États-Unis. En France il n’existe pas de traduction précise pour évoquer ce cinéma et on parle indistinctement – et souvent abusivement – de série B, de cinéma bis, de midnite movies, de série Z, de nanars… A cela tentons de donner au moins deux bonnes raisons. Premièrement, relativement peu de films d’exploitation ont été diffusés dans l’Hexagone au moment de leur sortie (en particulier ceux des années 1950 et 1960), et si c’était le cas, ils n’étaient pas considérés comme tels. Deuxièmement, parce qu’aujourd’hui encore il est difficile de définir avec précision ce que recoupe ce terme. D’un point de vue économique, les exploitations movies s’apparentent certes, par leur format, leur mode de production et de diffusion à des B pictures, mais ce ne sont pas exactement des films « de série B ». Il semble en outre hasardeux de limiter cette cinématographie à la seule période post-1950 – qui correspond à leur âge d’or – étant donné que plusieurs jalons du cinéma d’exploitation remontent aux années 1930 et même au-delà. Il est pareillement compliqué d’en limiter le corpus à la seule production nord-américaine puisque nombre de films d’exploitation proviennent d’autres pays (Philippines, Mexique, Italie…) Quant à parler de « genre », l’exercice semble plus que jamais périlleux tant les exploitation movies empruntent à tous les univers, du film d’horreur à la science-fiction en passant par le drame social et la parodie.